« Pourquoi la maison dans le jardin est là mais rien ne peut devenir aussi grand que le bateau du ciel bleu car demain dans la chance de la nuit je ne serais plus avec toi. »
Je bloque sur cette phrase, je crois que je pourrais m’y fondre et attendre que la beauté cesse de nous prendre sans que cela ne s’arrête jamais. Jamais c’est croire à l’éternité, la vie nous entoure vous ne voyez pas les tremblements des choses ? Si on en avait les capacités on entendrait le monde hurler, mais ce serait certainement plus qu’un simple hurlement, ce serait une palpitation immense et profonde, totale et insoutenable, provenant de toute chose et s’étendant à l’infini.
C’est un comportement facile et évident d’affirmer que l’on doit s’en foutre, que l’on doit faire la fête et ne pas se comporter en politiciens saccadés, frappés, arrachés à leurs mots comme les plantes à la terre ; et il est tout aussi facile et évident de s’enfermer à l’intérieur de soi pour ne laisser apparaître que des sinusoïdales à la surface et aux autres.
On recherche tous l’évidence pour l’accorder à nos manières et ce n’est pas un crime.
Je palpite, tu crépites, il s’endort, nous écrasons, vous implosez, ils s’enfument.
Je voudrais un monde sans temps, ou les choses existent seulement parce que les gens le sentent et agissent en fonction. Les rencontres seraient intuitives et personnelles et toute action serait spontanée. Nos repères nous égarent. Même chez Orwell j’ai cette impression de faille, de système qui ne peut fonctionner parce que les gens ont gardé leurs repères et le contexte d’une société différente : ces même populations qu’on abêti, et à qui on coupe tout accès à l’instruction et la culture, alors qu’il suffirait [Peut-être] de supprimer la notion de temps.
En s’éloignant de tout matérialisme, vous connaissez certains de vos amis depuis des siècles.
Mais il est intéressant d’observer qu’on fait peu de choses en rythme, encore que rythme ne soit pas automatiquement synonyme de symétrie. La réflexion souvent nous embrouille, c'est-à-dire qu’elle nous recouvre de brouillard, là ou l’intuition nous éclaire.
Le rythme est à l’intérieur de nous ; les Hommes ont cette réaction chronique de la recherche de la position fœtale, de la succion et de la chaleur humaine quand ils perçoivent ce genre de vibrations. (Un peu comme dans les ventres de nos mères, en somme.)
Le primitif est extrêmement attrayant.
(Pensez syl kougaï, cheveux longs, odeur de peau, hommes assis, balancements légers, la lune, cicatrices et modifications corporelles,)
Et puis je ne suis pas toute renfermée, c’est juste que je m’accroche aux choses et que j’essaie de les garder à l’intérieur de moi ; c’est vrai que plus quelque chose est vivant, plus il vibre et plus il est difficile de le conserver intact.
C’est peut-être là l’explication du pourquoi on doit détruire ceux qu’on aime : on peut s’approprier des objets sans les briser mais pas de vraies personnes.
La possessivité est une plaie.( « a pain » en anglais.) D’ailleurs l’égocentrisme aussi, et il est assez inutile de l’évoquer dans un tel texte.
Je n’ai pas déconné la première fois avec toi, j’ai déconné toutes les autres, mais pas la première : celle là je n’avais pas peur, et j’ai juste dit et presque sans voix que je te voulais au moins pour ce jour-là. A ne pas regretter, surtout. C'est une façon de vivre. Je croyais que tu avais la même.
Inconstant?
Je te veux. C’est la clé.
Personne
n’a rien créé, nous sommes à l’image de la machine qui accomplit, et nous sommes prévisibles, peut-être même prévus.